20 avril 2008
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Modelux, Metal Couleur, Buffalo Grill, la Grande-Armée, Veolia propreté, Chez Papa, Pizza Marzano,… la liste est longue des mobilisations, occupations et piquets de grève des salariés sans-papiers ! Mardi 15 avril, c’était plus d’une vingtaine d’entreprises dans toute l’Île de France qui étaient concernées par le spectaculaire mouvement revendicatif des salariés organisé avec l’appui de la CGT. Parce que des travailleurs sans papiers sont des travailleurs sans droit, c’est bien une véritable exploitation de l’homme par l’homme que les grévistes dénoncent !
Se rendre sur leur lieu de travail pour ces salariés est une véritable partie de cache-cache avec la police, et une fois arrivé au travail, qu’y trouvent-ils ? Des horaires monstrueux, des conditions de travail effroyables, une pression énorme de la part de leurs employeurs sans aucun droit de parole. Est-il encore nécessaire de rappeler que les salariés sans papiers paient leurs impôts et leurs cotisations sans jamais en voir les fruits ?
Tout cela a bien sûr des conséquences sur les conditions de travail des autres salariés. Un salarié sans papiers est obligé de tout accepter, y compris les salaires les plus bas, ce qui tire l’ensemble des salaires et des conditions de travail vers le bas. La première réponse, c’est la rancune, l’aigreur : trop souvent, les travailleurs sans papiers sont isolés, mis à part par leurs collègues de travail. Mais il y a une autre façon de voir les choses : puisque l’intérêt des travailleurs sans papiers est celui de tous les travailleurs, pourquoi ne pas se battre ensemble ? La régularisation des travailleurs sans papiers, c’est l’augmentation de tous les salaires, l’amélioration de toutes les conditions de travail, c’est plus de charges sociales pour la Sécu et les retraites… alors aujourd’hui, les travailleurs sans papiers en grève ne sont pas seuls. Leurs collègues de travail sont à leurs côtés dans la grève. Avec eux, ils ont déjà gagné deux choses : la dignité, et la solidarité.
Seuls ils sont impuissants, c’est pourquoi cette mobilisation issue d’une véritable organisation collective est exemplaire. La CGT comme les grévistes sont décidés, ils iront jusqu’au bout : jusqu’à la régularisation de ces exploités de l’ombre ! Parce qu’un travailleur régularisé c’est avant tout un travailleur avec des droits.
Des salariés roumains de Dacia aux salariés maliens des restaurants parisiens, le problème est le même : les travailleurs sans papiers sont avant tout les délocalisés des entreprises non délocalisables. Cette mobilisation doit être l’occasion de poser les questions de fond : comment reconnaît-on la valeur du travail en France et dans le monde ? Comment les richesses sont-elles produites et redistribuées ? Aujourd’hui, ces questions sont celles des luttes des caissières de Carrefour comme celles des luttes des travailleurs sans papiers. Un mouvement est en marche qui ne doit pas s’arrêter.
VENEZ LES RENCONTRER ET LES SOUTENIR SUR LEURS LIEUX DE TRAVAIL… ET DE GREVE !
À Paris :
La chaine de restaurant
« Chez Papa » :
grève et occupation
206 rue Lafayette 75010 Paris
métro Louis Blanc
« Pizza Marzano »
grève et occupation
30 boulevard des Italiens
75009 Paris
métro Opéra
« Fabio Lucci » :
piquet de grève depuis le 27 mars
avenue Jean Jaurés 75019 Paris
métro Porte de Pantin
COGEDIM :
grève et occupation
6/8 rue Xantrailles
75013 Paris
métro Olympiades
Et dans les environs…
Entreprises de construction désamiantage démolition TDBM (Blanc Mesnil)
ARCADEM (Les Pavillons sous Bois)
DEMERET (Rueil Malmaison)