9 points pour y voir plus clair
Aggraver ce qui a échoué ? Non !!
Les 3 réformes Balladur (1993), Fillon (2003) et le rendez vous de 2008 ont imposé :
1993 :
40 années de cotisation au lieu de 37,5 années pour une retraite à taux plein
● Passage des 10 aux 25 meilleures années pour le calcul de la pension aboutissant à la baisse automatique des pensions.
● Indexation des retraites sur les prix et non plus sur les salaires conduisant à une perte de pouvoir d’achat de la retraite.
2003 :
● Alignement de la durée de cotisation des fonctionnaires pour une retraite à taux plein
● Réduction des pensions
● Asphyxie du financement de la retraite par répartition
● Incitation au recours à la capitalisation
2008 :
● Alignement des régimes spéciaux (SNCF, EDF-GDF, RATP), sur le régime général.
●Durée de cotisation portée à 41 ans de cotisations pour tous, en 2012
Aujourd’hui, le patronat et la droite veulent aller beaucoup plus loin pour repousser l’âge de la retraite, accroître la durée de cotisation, et réduire le niveau des pensions.
Crise des retraites, crise du système :
En Europe, les aides publiques colossales accordées aux banques ont servi à relancer la spéculation et non l'emploi et la croissance réelle. D'où l'ampleur inédite du surendettement public des États de la zone euro, au-delà de la Grèce, et, donc, de la crise de l'euro lui-même. L'attaque contre les retraites est inscrite en contrepartie du dispositif de 750 milliards d'euros décidé par l'Union européenne. Pour contenter les créanciers et assurer leur remboursement, il s'agit de diminuer la part, dans les richesses produites, des prélèvements publics et sociaux (impôts et cotisations) nécessaires au financement des dépenses sociales (retraites, santé..) afin de laisser s'envoler la part des prélèvements financiers (intérêts et dividendes).
Plutôt que de cotisants, parlons d’actifs cotisants et de richesses produites :
De 1949 à 2009, l'augmentation du besoin de financement lié à la démographie a été de 150% mais celle des richesses produites de 645%. Ce n’est pas la population mais le nombre des actifs cotisants qui importe. Faire reculer les exclusions sociales, relever le taux d’emploi des femmes par la création d’un service public de la petite enfance permettrait de relever le nombre d’actifs cotisants.
La capitalisation ne sauvera pas la répartition mais le coulera !
La répartition, système de solidarité inter-générations et inter – professions, se fonde sur le versement immédiat des cotisations des actifs employés pour financer les retraites. Ces prestations soutiennent la demande, l’emploi, la croissance réelle, les investissements visant des gains de productivité
La capitalisation est un gâchis car les fonds, capitalisés à partir de l’épargne individuelle, vont à la finance et la spéculation. Elle est un risque car ces fonds dépendent de la rentabilité des marchés financiers. A l’opposé de la répartition on cotise sans aucune garantie sur le montant de la retraite.
La capitalisation n’est pas un complément à la répartition, mais une arme pour la détruire !
Pourquoi les cotisations sociales fonction des salaires sont indispensables :
Plutôt que de les perdre dans les profits des capitalistes, les cotisations sociales permettent d'utiliser les richesses créées par les salariés pour financer, de façon mutualisée, un revenu pour chaque salarié retraité tout le long de sa vie hors subordination vis à vis d'un employeur, en solidarisant les salariés et les retraités. Ainsi, les entreprises sont incitées à gagner en productivité autrement qu'en faisant pression sur les salaires et l'emploi et au contraire en participant au développement des prestations retraite. La proposition du PS d’introduire la valeur ajoutée dans la base de calcul des cotisations patronales les rendrait dépendantes des profits. De même, la proposition tendant à remplacer le financement actuel des retraites par l'impôt, comme a commencé de le faire la CSG, le coupe du lien décisif à l'entreprise et au travail.
Droite et patronat s’acharnent contre la fonction publique :
Au nom des déficits, sont imposés aux fonctionnaires : salaires bloqués, suppressions d’emplois, casse de la fonction publique. Les prétentions gouvernementales de 2010 (accroissement de la durée de cotisation, de la période de référence, report de l’âge de la retraite, remise en cause des droits familiaux liés à la maternité) seraient fatales les retraites de la fonction publique. La fonction publique, en développant une autre vision du travail, tournée vers l’utilité sociale et non pas vers le profit, est un point d’appui pour tous les travailleurs, d’où l’acharnement du capital et de la droite.
Pour défendre la fonction publique, le PCF propose :
- La prise en compte de la pénibilité et des carrières longues;
- Le maintien de l’âge légal à 60 ans avec les garanties pour une retraite à taux plein et des 6 derniers mois comme salaire de référence ;
- Le retour aux 37,5 annuités pour tous, y compris les fonctionnaires pour le calcul d’une pension complète avec 75% du salaire minimum, la revalorisation des basses retraites
- L’augmentation des salaires, la reconnaissance des qualifications et des créations d’emplois qui permettront le renouvellement générationnel et faciliteront l’équilibre des comptes et caisses;
- L’intégration des primes, dans le calcul de la retraite, et leur assujettissement complet aux cotisations
- La prise en compte des années de formation pour la durée de cotisations
Sortir des inégalités face à la retraite :
Les retraites des hommes sont deux fois plus élevées que celles des femmes du fait de chômage et de temps partiels imposés plus importants et de salaires à temps complet inférieurs. Déjà pénalisées par les réformes précédentes, les femmes le seront encore davantage avec les réformes programmées.
L’écart d’espérance de vie entre un cadre supérieur et un ouvrier est de 6 ans et de 10 ans sans incapacité. En cause, la pénibilité du travail. Le Medef doit être responsabilisé pour le financement des départs anticipés des métiers pénibles.
L’augmentation de l’espérance de vie n’est pas une charge : c’est un progrès !
La promotion des conditions de vie et des activités sociales des retraités concerne le niveau des pensions dès 60 ans. Déjà s’amorce un renversement de portée révolutionnaire: à l’opposé de leur mise à l'écart de la vie sociale, une disponibilité bien plus grande des retraités que dans la période de travail pour des relations sociales choisies et créatrices. Pour le 4è âge et les dépendants, il s’agit d’assurer la poursuite des relations sociales et culturelles, au lieu de la réduction aux traitements médicaux et de soins physiques. Une réelle augmentation des budgets publics est indispensable pour être à la hauteur de ce formidable progrès qu’est l’augmentation de l’espérance de vie.
Réforme des retraites : les propositions du PCF pour engager de vraies ruptures avec le capitalisme :
Aujourd’hui, le patronat et la droite font tout pour empêcher le débat sur un vrai financement des retraites garantissant le maintien du système par répartition, afin de faire monter les régimes par capitalisation.
Le PCF a pourtant lui de vraies propositions pour « sauver les retraites » :
- Les cotisations sociales sont au centre du financement. Elles doivent restées fonction du salaire. Mais le taux des cotisations patronales doit être modulé selon le rapport « salaires / richesse totale créée ». Cela responsabiliserait socialement les entreprises en les incitant à augmenter la part des salaires dans la richesse créée, à gagner en productivité en baissant d'autres coûts que les coûts salariaux; à ne pas céder aux sirènes de la croissance financière des capitaux.
- Faire cotiser les revenus financiers des entreprises et des banques au même taux que la cotisation sociale patronale assise sur les salaires. Dans un premier temps, la « taxation » des revenus financiers rapporterait beaucoup (22 milliards d'euros pour les retraites), puis, dissuadant progressivement les entreprises d'en rechercher, son rendement tendrait à diminuer. Simultanément, la modulation de la cotisation patronale rapporterait de plus en plus, au-delà de ce que rapporterait aujourd'hui la « taxation » des revenus financiers, en enclenchant une autre logique de la croissance et de la gestion des entreprises, centrée sur le développement des emplois , des salaires et prestations sociales.
- Mettre fin aux exonérations de cotisations patronales. Le montant de l’argent public gâché pour les compenser pourrait être alloué à un Fonds national pour développer l’emploi et la formation, base des cotisations sociales. Ce Fonds impulserait un nouveau crédit pour l'investissement, à taux d'intérêt d’autant plus abaissé que les entreprises font de l’emploi, pour favoriser la base emploi et salaire de la retraite par répartition.