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26 juin 2010 6 26 /06 /juin /2010 12:32


 

100624 obsèques soldat tarbes

 

Vendredi 18 juin 2010, un soldat français, a été tué par un tir d’artillerie au nord de Kaboul en Afghanistan. Il s’appelait Steeve Cocol. Il était âgé de 29 ans. Il était originaire de Guadeloupe. C’est le 44ème mort français depuis la décision de 2001 de participer à la guerre américaine sous l’égide de l’OTAN.

 

Ce nouveau drame repose la même question : « que font nos soldats en Afghanistan ? ».

 

Lors des obsèques de Steeve Cocol à Tarbes, le ministre de la défense s’est déplacé lui-même. Cela devient de plus en plus difficile de justifier aux familles endeuillées, à la population, le sacrifice de leurs enfants. Alors Hervé Morin a cru bon de déclamer ces phrases ronflantes: « Il entre dans la cohorte glorieuse des héros, ceux qui ont payé le prix du sang pour que vive la France.C'était un combattant de la liberté, de ceux qui ont choisi de dire non au terrorisme et de donner leur vie pour cet idéal. » Cela ne leur rendra pas leur fils !

 

Non ! Il est mort parce que le gouvernement français l’a envoyé au casse-pipe, parce que le gouvernement français veut montrer sa subordination loyale à l’impérialisme américain qui défend ses intérêts dans cette zone importante en géopolitique.

 

Morin s’est permis de rajouter devant le cercueil que le jeune mort était « un petit gars de Bigeard », en allusion au général décédé le même jour : le lien est fait entre les guerres colonialistes d’hier et les guerres « préventives » d’aujourd’hui.

 

Rien ne va plus en Afghanistan du côté de l’OTAN.

L’impasse militaire est totale. Les Talibans, loin d’être brisés, étendent leur zone d’action et infligent de lourdes pertes aux armées étrangères.

L’impasse politique est totale. Les « bavures », exactions, pour ne pas dire crimes, de l’armée d’occupation renvoient les populations vers les talibans. Le gouvernement fantoche et corrompu de Karzaï tend la main aux « talibans modérés ». Le pays reste enfoncé dans le pire sous-développement alors que l’opération américaine coûte 65 milliards de dollars par an.

La Francegaspille « seulement » 500 millions d’euros par an, l’équivalent de 20.000 enseignants ou infirmières.

 

 

Signe de la situation de crise, le président Obama vient de limoger le commandant en chef de l’OTAN en Afghanistan, le général Mac Chrystal pour le remplacer par le général Petraeus, jusqu’alors commandant des forces américaines en Irak et Afghanistan. Obama a réaffirmé que la stratégie militaire reste la même.

 

Le gouvernement français s’est empressé de déclarer, par la voix du porte-parole du Quay d’Orsay : « nous faisons pleinement confiance au général Patraeus pour mettre en œuvre la stratégie décidée par les alliés ».

 

Assez !

 

Exigeons avec plus de force le retrait unilatéral des 3750 soldats français d’Afghanistan et la sortie de la France de l’OTAN ! Pas un homme, pas un sou pour la guerre impérialiste en Afghanistan !

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25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 14:00


 

eric-woerth-et-madame.jpg Le scandale a éclaté. Il est parfaitement justifié.

 

Mme Woerth gère une partie de la fortune de Mme Bettencourt. Il apparaît que certains de ses avoirs, au moins 78 millions d’euros, sont frauduleusement placés à l’étranger, aux Seychelles notamment, pour échapper à l’impôt.

M. Woerth, actuellement ministre de la casse des retraites mais ministre du budget jusqu’en avril 2010, n’a pas jugé pas bon en 2009 de faire contrôler par le fisc la plus grosse fortune de France (10 milliards d’euros – l’équivalent de 800 mille ans de SMIC).

Il appartiendra à la justice de dire s’il y a conflits d’intérêt voire corruption.

 

Mais déjà l’affaire est hautement éclairante sur qui nous gouverne et pour le compte de qui.

 

Le travail de Mme Woerth pour Liliane Bettencourt ressemble étonnamment à celui de son mari de ministre pour le compte de tous les plus riches.

 

Sur Europe 1, le 23 juin, Mme Woerth explique gentiment son métier : « donner des conseils » à des personnes qui font « des placements comme tout un chacun pour avoir un peu de rentabilité ». Mme Bettencourt comme tout un chacun ? En fait, Mme Woerth aide les grosses fortunes à optimiser leurs placements notamment fiscalement.

 

M. Woerth, ministre du budget, a fait la même chose à son niveau. Les exonérations d’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) se sont multipliées à nouveau depuis 2007 pour atteindre 700 millions d’euros par an. Le fameux « bouclier fiscal » permet aux plus fortunés de se voir rembourser par la collectivité 650 millions d’euros d’impôt par an. Bienveillant pour les riches fraudeurs, M. Woerth a institué une « cellule de régularisation » au ministère des finances, qui leur permet, s’ils le veulent, de rapatrier leur argent sans pénalités. C’est Mme Bettencourt qui va être contente ! La promesse d’impunité ne fait d’ailleurs qu’inciter davantage l’évasion fiscale.

 

On en passe et de meilleures, comme la braderie du patrimoine immobilier de l’Etat ou le scandale des exonérations d’impôt des plus-values de cession de titres. On reviendra sur ce dernier dispositif, maintenu et défendu par Woerth (mais dont Copé est à l’origine en 2004), qui permet aux groupes capitalistes de diminuer de 6 et 12 milliards d’euros par an leur impôt sur les sociétés.

 

La collusion est totale entre les gouvernants, la finance et les ploutocrates. C’est ce que cette affaire a le mérite de montrer au grand jour. Il n’y a plus aucune notion du service de l’Etat, de l’intérêt général chez ces serviteurs des puissances d’argent. Ils sont là uniquement pour accélérer le pillage du pays, écraser les travailleurs et aggraver leur exploitation.

 

La meilleure réponse que peut apporter tout de suite le peuple à cette politique, c’est mettre en échec le projet de casse des retraites orchestré par ce même Woerth. Même le plus naïf ne peut plus croire aux déclamations de M. Woerth, de M. Fillon ou de M. Sarkozy sur leur attachement au « pacte social français ».

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24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 20:30

http://www.tdg.ch/files/imagecache/468x312/newsdesk/16062010/68f1bd7.JPG

 

La journée de grève du 24 juin 2010 a fait la démonstration des grandes possibilités de mobilisation pour s’opposer à la nouvelle contre-réforme des retraites. Les manifestations ont rassemblées au total de l’ordre de 2 millions de personnes, pour une première mobilisation depuis l’annonce du contenu du projet de loi de Woerth.

Partout on a pu faire les mêmes constats : beaucoup de jeunes, de salariés du privé dans les cortèges. Le taux de grévistes a été élevé dans les grandes entreprises publiques, notamment à La Poste, à France Télécom (plus de 30%), à la SNCF, 46%. Les affirmations du gouvernement et des PDG sur le thème « vous n’êtes pas concernés » n’ont pas pris dans ces entreprises toujours décisives dans la construction des convergences de lutte.

 

Sous bien des aspects, le 24 juin 2010 rappelle le 13 mai 2003. Les enseignements de la bataille de 2003, qui n’a pas réussi à mettre en échec la loi Fillon, contre les retraites, déjà, n’en sont que plus importants.

 

D’abord en termes de calendrier. En 2003, la tactique des journées d’action espacées, avec grève continue dans quelques entreprises seulement, a débouché sur un épuisement du rapport de force avant l’été. En 2010, à nouveau, le gouvernement joue sur a période des vacances. Le projet de loi doit passer au Parlement juste au début de septembre. L’été peut être l’occasion d’intensifier la bataille des idées pour une action continue dès la rentrée.

 

L’extension de la mobilisation est possible. Une large majorité de la population rejette les sacrifices que le gouvernement veut lui infliger. Mais la résignation continue à peser avec l’offensive des tenants de l’idéologie dominante et l’absence de perspective d’alternative politique. Aussi, la lutte se renforcera sur la base d’objectifs précis et offensifs.

 

Communistes, nous nous plaçons dans cette perspective, celle de briser le consensus des forces politiques de l’alternance qui a plombé le mouvement de 2003.

 

Il n’y a pas de problème démographique mais une volonté du pouvoir de détourner le financement solidaire des retraites par les cotisations sociales vers le patronat et les profits.

C’est pourquoi le gouvernement n’a pas à « revoir sa copie » mais l’objectif est de gagner le retrait pur et simple de son projet de loi. Aucun recul social n’est acceptable, ni négociable.

 

Prendre en compte la pénibilité des métiers, c’est réparer les souffrances déjà endurées mais c’est aussi prévenir. Notre société ne peut pas se résigner à ce que certains travailleurs perdent des années d’espérance de vie. C’est dans cette idée que nous appuyons l’exigence de départs anticipés, avant 60 ans.

 

Coupons court à la campagne sur les soi-disant avantages du secteur public. En termes de salaires et de retraites nets, ils n’existent pas. Refusons la mise en concurrence des salariés et la destruction des statuts des travailleurs !

 

La défense de la retraite à 60 ans, de cet acquis historique des luttes ouvrière, ne peut être que la défense d’un droit effectif. Il n’est ni juste, ni rassembleur de défendre un droit virtuel de partir à 60 ans avec une retraite de misère.

Refusons toute augmentation de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein ! Exigeons le retour aux 37,5 annuités qui correspondent à une carrière moyenne ! Le gouvernement aime bien les comparaisons avec les autres pays : pratiquement dans tous les autres pays d’Europe, la durée de cotisation est de 30 ou 35 années.

 

Sur la question du financement pareillement, aucun compromis n’est juste et acceptable. Le système solidaire par répartition a fait la preuve historiquement de sa capacité à s’adapter à l’augmentation du nombre de retraités, à sécuriser le paiement des retraites (au contraire de la capitalisation et de la finance), à attribuer aux retraites la part nécessaire des gains de productivité. Les « déficits » sont dus aux choix politiques des gouvernements successifs de bloquer le système en multipliant les exonérations de cotisations sociales patronales, en figeant leurs taux, en encourageant la pratique des bas salaires.

Notre système doit être rétabli, étendu mais pas « réformé ». Défendons sans concession le financement par la cotisation sociale, part socialisée du salaire !

Cela n’empêche pas de réclamer une taxation des revenus financiers, mais pas spécifiquement pour financer les retraites. Mais on voit comment le gouvernement est prêt à reprendre (en apparence) cette proposition pour mieux justifier le démantèlement du financement solidaire.

 

Toutes ces questions de fond posent problème de l’unité et du rassemblement. Le PS est de retour dans les manifestations. Très bien ! Mais le suivre sur ses analyses et ses propositions est contre-productif pour le mouvement. Le PS accepte l’allongement de la durée de cotisation, l’idée d’un report de l’âge réel de départ à 62 ou 63 ans. Aubry a été à l’origine des plus importantes exonérations de cotisations patronales, Fabius de l’extension des systèmes de capitalisation. Le nouveau président de la Cour des comptes, le PS Didier Migaud, justifie du haut de son poste toute l’orientation de Sarkozy en matière de coupes des dépenses publiques et sociales. Etc.

 

Soyons clairs ! Assez d’hypocrisie ! L’objectif n’est pas d’utiliser le mouvement social pour préparer l’alternance électorale en 2012 mais de contribuer à créer les conditions de mettre en échec tout de suite le projet du pouvoir.

 

Préparons cet été le mouvement gagnant de la rentrée ! Nous commençons à 2 millions !

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 18:50

 Une fronde populaire lors d'une banale élection locale, une classe politique discréditée et un peuple lassé des alternances sans alternative. L'aveuglement des élites cédant le pas au déchaînement, la répression féroce comme crépuscule de la démocratie...

L'intrigue de la Lucidité au moment de sa traduction en 2006 ne pouvait pas ne pas être mise en perspective avec l'issue du référendum sur la Constitution Européenne de 2005, et l'expression d'un décalage entre l' « offre politique » institutionnelle et les aspirations populair es à une alternative à la soumission de la société au pouvoir de l'argent.

Après les « événements » en Grèce et la désertion des urnes en France (pas d'assimilation entre vote blanc et abstention pour Saramago - mais analogie sans doute), l'oeuvre du premier lusophone prix Nobel de Littérature, et communiste convaincu – membre du Parti communiste portugais depuis les années 60 et resté toujours fidèle – n'en est que d'une actualité encore plus brûlante.

Nous republions ici l'interview de José Saramago datant de l'Humanité du 19 octobre 2006, au moment de la publication de son roman La Lucidité en français sous le titre "Le dimanche noir du vote blanc".

Le dimanche noir du vote blanc



  Quand le vote blanc - dépasse quatre-vingts pour cent des suffrages, c’est signe qu’il y a quelque chose de pourri dans la République. Comment une démocratie peut-elle surmonter un tel désaveu ? À question complexe, réponse simpliste dans la fable politique qu’imagine José Saramago, dans la grande tradition du conte philosophique du XVIIIe siècle. Un récit à l’humour grinçant du prix Nobel de littérature 1998, qui a accordé un entretien aux lecteurs de l’Humanité.


Livre: La Lucidité, de José Saramago.

Traduit du portugais par Geneviève Leibrich. Éditions du Seuil

356 pages, 22 euros.



L'Humanité: Votre roman se présente comme une sorte de fable politique dont le sens au départ paraît clair, mais l’est beaucoup moins quand on y réfléchit. Pourquoi, devant cette avalanche de bulletins blancs, choisir une réponse aussi brutale ?



José Saramago. Je pourrais vous dire que si le gouvernement s’arrêtait un peu pour réfléchir sur ce qui s’est passé, il n’y aurait plus de roman. Si la situation de départ que j’ai imaginée - plus des quatre cinquièmes des citoyens votant blanc - est hautement improbable, que le gouvernement réponde par la répression à une situation imprévisible et incontrôlable l’est malheureusement beaucoup moins. Un gouvernement qui devant un tel résultat dirait « vous avez raison, la démocratie fonctionne mal, nous allons réfléchir » ce serait beau, mais encore plus invraisemblable que 80 % des électeurs sortant de chez eux à 4 heures de l’après-midi pour mettre un bulletin blanc dans l’urne. Dans le livre, sa réaction est excessive, mais elle permet de mieux comprendre ce qui se passe. Mon intention, c’est de dire « qu’est-ce que cette statue intouchable qu’on appelle la démocratie ? Comment fonctionne-t-elle ? Pour quel profit ? Comment les gens peuvent-ils accepter de jouer avec des règles truquées ? Que se passerait-ils s’ils en prenaient soudain conscience ? »



L'Humanité: Ce qui est étonnant c’est que les gens pourraient se révolter, ou refuser de voter. Là, ils disent : nous refusons de nous prononcer.



José Saramago. Le vote blanc n’est pas un refus de se prononcer, comme l’abstention, mais un constat du fait que le choix proposé n’est apparent, et qu’en fait, entre les options A, B, ou C, il n’y a aucune réelle différence. Entre conservateurs et socialistes, par exemple. Je sais, ce n’est pas la même chose. Mais pour un communiste comme moi, qui constate que le vrai pouvoir est économique, la différence, de ce point de vue, où se trouve-t-elle ? Nous avons subi une anesthésie sociale qui a fait passer des objectifs justes et nécessaires, comme le plein-emploi, au rang d’absurdités. La réaction des citoyens est donc, en fin de compte, absolument logique. Je reconnais que cette ville est un peu idyllique. Mais, une fois le point de départ imaginaire admis, tout s’enchaîne avec rigueur, selon une logique de cause à effet, comme un mouvement d’horlogerie.



C’est particulièrement visible dans la première partie du roman, où l’action est déclenchée par l’échange de répliques, sans temps morts, comme si tout procédait de la maîtrise du langage.



José Saramago. Mais un langage qui n’est plus adéquat à la situation, qui tourne à vide, qui appartient à une époque révolue.



Il en va de même pour les médias, qui tentent désespérément de le faire coller à une réalité qui leur échappe totalement.



José Saramago. Vous savez, je crois que c’est un portrait très fidèle de ce qui se passe. Nous en sommes vraiment là.



Vous le dites, dans vos livres, sur un ton où perce beaucoup d’ironie, alors que la situation est tragique. Vous avez dû vous amuser à reconstituer un conseil des ministres plus vrai que nature.



José Saramago. Je ne sais pas ce qui se dit réellement dans les conseils des ministres, ni sur quel mode, mais quand on capte un certain ton, une certaine attitude, je pense qu’on est dans le vrai. Pour tout dire, je pense que M. Chirac parle comme le président de cette République.



Et les arguments de ceux qui, dans le même camp, sont plus modérés, les ministres de la culture et de la justice, sont tout simplement ignorés.



José Saramago. Il n’y a pas besoin d’aller si haut. Si des journalistes, des écrivains, des philosophes disent que les ministres sont les commissaires politiques, ou que la mondialisation est un impérialisme, ce sont des phrases avec lesquelles on peut être en désaccord, mais qui méritent une réponse.



Vers le milieu du livre, on bascule vers le roman policier, ou d’espionnage, tout en renouant avec l’intrigue de l’Aveuglement.



José Saramago. Ce n’était pas mon intention de départ. la Lucidité n’est pas une suite à l’Aveuglement, qui se situe quatre ans avant l’action, et montre une épidémie d’aveuglement politique. J’y prends au pied de la lettre une cécité sur les causes des maux dont la société est victime. L’épidémie de « lucidité » est en un peu la contrepartie. Il n’y a pas de lien organique entre les deux récits, mais il y avait une connexion inévitable. Il fallait faire un sort à un personnage du premier, celui d’une femme, la seule à ne pas avoir été aveugle, qui avait en quelque sorte pris en charge le sort du monde, et qu’on retrouve au centre du roman aujourd’hui.



La conclusion de tout cela n’est pas très optimiste.



José Saramago. Elle est complexe. L’ordre triomphe, mais il a montré qu’il est fragile, puisque jusqu’au plus haut niveau, ses représentants sont vulnérables, peuvent être contaminés par cette lucidité. Je pense que rien n’est définitif. D’ailleurs je vous rappelle l’épigraphe du livre : « Hurlons, dit le chien. » Je pense qu’il est temps que nous commencions à hurler. C’est pessimiste mais pas désespéré. Et surtout pas définitif. Le problème reste posé. Que va-t-il se passer avec cette ville ?



On attend un autre livre pour le savoir…



José Saramago. Je ne sais pas. Celui-ci est déjà assez politique. Si j’écrivais une suite, cela deviendrait un manifeste.



Mais vous êtes un homme de la fiction, vous allez bien trouver des personnages qui vont prendre en charge un nouveau récit.



José Saramago. On ne sait jamais. Il y a beaucoup de personnages que j’aimerais bien voir continuer à vivre. Les éboueurs, qui refusent une grève manipulée par la police, les femmes. Si j’ai le temps…



En fait, vous reprenez la tradition du conte philosophique.



José Saramago. Bien sûr. J’aime la vivacité de Voltaire, mais aussi la férocité de Swift, et surtout - mais nous ne sommes plus dans la fiction - la profondeur ironique de Montaigne.



Comment ce livre a-t-il été reçu au Portugal ?



José Saramago. De manière exemplaire, par une incompréhension quasi-totale. À quelques exceptions près, la critique et le personnel politique l’a pris comme le pamphlet d’un communiste « qui montre son vrai visage en mettant en cause la démocratie ». Du côté des lecteurs, c’est beaucoup plus nuancé : la plupart ont compris que ce que je veux, c’est qu’on discute sur ce que nous devons appeler démocratie.



Propos recueillis par Alain Nicolas

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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 14:00

 

L'année 2009 est celle de l'effondrement du mythe du “tigre celte”.



L'Irlande est le pays occidental touché sans aucun doute le plus durement par la crise: 8% de récession en 2009, un taux de chômage dépassant les 13%, des déficits publics qui s'envolent à 14,3% du PIB, une dette approchant celle de la France (77,3% pour l'Irlande contre 83,6% pour la France) et qui la dépassera d'ici la fin de l'année, avec des prévisions pour 2013 variant entre 110 et 150% du PIB.



Gonflé à coup de dumping fiscal et de délocalisations, trop dépendant d'IDE volatiles dans des secteurs à croissance artificielle (Informatique), sans production intérieure réelle car poussé par des secteurs non-productifs et conjoncturels (immobilier, finance), le modèle irlandais libéral, appliqué ailleurs en Europe (Grande-Bretagne, Espagne, Pays baltes) avec les mêmes effets, s'est écroulé.



Pourtant, les gouvernants et le capital irlandais n'ont aucunement l'intention de changer de cap et comptent bien faire payer la crise de leur modèle aux travailleurs eux-mêmes.

 

 

Les suites du Traité de Lisbonne

 

 

Cynisme de la part du gouvernement irlandais et de la Commission européenne, qui ont présenté l'Union Européenne comme le sauveur du peuple irlandais au moment du deuxième vote sur le Traité de Lisbonne en octobre 2009. Menacé des pires maux par la propagande européenne, le peuple irlandais a été contraint à se désavouer.



Après avoir bafoué la démocratie et la souveraineté du peuple irlandais, le temps est venu de le faire payer.



Le plan d'avril 2009 présenté par le ministre des Finances avait pourtant montré la couleur. Annonçant vouloir réaliser de 2 à 3 milliards d'économie (selon les « experts », l'objectif est de réduire le déficit... de 2 points) il a coupé encore plus dans les dépenses publiques et a accru le poids des taxes les plus injustes:

 

  • diminution du traitement des fonctionnaires de 5 à 15%

  • hausse de la CSG locale de 3 à 10%

  • impôt forfaitaire de 7 euros par semaine sur le salaire minimum

  • diminution de toutes les allocations-sociales sauf le mininum vieillesse

  • hausse des taxes à la consommation, notamment celle sur le tabac et sur l'essence

  • diminution du budget des ministères de 3%

 

Cette saignée n'a par ailleurs aucunement amélioré la santé des finances publiques, alors que le déficit public irlandais devrait dépasser les 20% en 2010.



Car le problème n'est pas un problème de dépenses, mais un problème de recettes.

 

 

Tout le monde doit payer... sauf le capital!

 

 

Outre le faible taux d'imposition des plus hauts revenus, le grand gagnant du système reste le capital. Bénéficiant d'un des taux d'imposition sur les sociétés les plus faibles au monde (12,5%), le capital peut dormir tranquille.



Brian Cowen, premier-ministre irlandais, s'est dit déclaré à faire payer tout le monde y compris à la marge les plus hauts revenus, prenant comme exemple la diminution de son salaire de 20% et de ses ministres de 15%, mais jamais il ne touchera aux revenus du capital.



Choix de classe et nécessité bien arrangeante pour la bourgeoisie irlandaise qui a bâti sa richesse sur sa collaboration avec le capital international.



The Economist, en décembre dernier, pouvait bien crier victoire: « L'Irlande montre au monde ce que signifie réellement l'austérité ».

 

 

 

Une austérité permanente: après l'attaque maintenant la casse de la fonction publique

 

 

 

Car la cure d'austérité n'est pas terminée.



Le gouvernement a signé, notamment avec le plus grand syndicat de la fonction publique en Irlande: IMPACT, l'accord dit de Croke Park, qui est censé achever la fonction publique.



Promettant qu'il n'y aurait plus « de baisse de salaire d'ici au moins 2014 » (mais entre les lignes on peut lire pas de revalorisation non plus), le gouvernement tente de faire passer la pilule des « économies importantes dans tout le service public » avec en premier lieu « une réduction substantielle du nombre de fonctionnaires dans les années à venir ». A part cela, cet accord prévoit aussi la précarisation des agents, avec des négociations pour « un nécessaire redéploiement flexible du personnel » et la « création d'un marché du travail unifié de la fonction publique » et leur mise en concurrence avec des « promotions au mérite et à la performance ». Enfin des restrictions au droit de grève sont aussi mises en place avec la « clause sur la paix sociale ».



Si le président du syndicat IMPACT n'a pas tardé à présenter cette mesure comme « le plus sûr et le meilleur des ports disponibles pour le navire du service public dans une tempête économique qui fait rage », tous les syndicats de base ne sont pas du même avis et quatre ont déjà refusé l'accord: le CPSU (les agents de la fonction publique les moins bien payés), le TUI (Syndicat enseignant), l'ASTI (Syndicat des enseignants du secondaire) ainsi que l'IFUT (Syndicats des enseignants du supérieur).

 

 

Les communistes irlandais pointent du doigt l'UE

 

 

Le Parti Communiste Irlandais (ICP), dans un communiqué du 22 mai, a tenu à insister sur la solidarité public-privé: « Si elles sont adoptées, ses provisions et leurs impact ne seront pas limitées au secteur public mais auront un effet dans tous les secteurs de l'économie, privé et public ».



L'ICP a dénoncé le gouvernement qui adopte ces mesures « sur instruction de l'UE » et les directions syndicales qui « au lieu de l'alternative 'On reste debout et on résiste: il y a une autre voie, meilleure et plus juste' a choisi de répondre par 'Il n'y a pas d'autre voie' et de se soumettre au plan présenté par le gouvernement et l'UE ».



Car pour l'ICP, c'est bien la validité de l'analyse communiste de l'UE qui est confirmée, celle « de la nature, du rôle et de la stratégie des puissantes forces économiques qui dirigent le processus d'intégration et la construction d'un super-Etat impérialiste ». Tout cela, pour les communistes, « résultent de l'adoption du Pacte de stabilité et de croissance ».



Face à cette politique coordonnée qui vise « à sauver les banques et les monopoles et à faire payer la crise par les travailleurs » et désormais « à tirer profit de la crise pour contrôler directement les politiques budgétaires des Etats-membres dans les intérêts du capitalisme monopoliste », l'ICP appelle à la solidarité avec « les travailleurs en lutte dans toute l'Europe » en particulier « les travailleurs de Grèce et de notre organisation-soeur, le KKE » et appelle à la résistance en Irlande.



C'est sur un appel à l'unité dans la lutte contre ce projet gouvernemental et contre l'UE que l'ICP termine son communiqué: « C'est la conviction des communistes que les attaques en cours dans toute l'Union Européenne doivent être affrontées par une action unie et déterminée des travailleurs. Nous soutiendrons toute initiative qui aidera à mettre en œuvre cette unité contre le capitalisme monopoliste ».

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20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 15:00


 

Il faut comparer ce qui est comparable. La campagne orchestrée sur les prétendus avantages des fonctionnaires est honteusement mensongère. Elle n’a pour but que de diviser les salariés pour mieux faire passer la contre-réforme des retraites.

Première vérité à rétablir : à carrière et qualification égales, les pensions des fonctionnaires sont sensiblement égales à celles du privé.

 

Le ministre commence à avancer le projet d’augmenter de 3% les « cotisations » des fonctionnaires pour les mettre au niveau du privé (10,65%), toujours au nom de « l’équité ». Là encore, la comparaison est intellectuellement malhonnête.

Les prélèvements sont de natures différentes. Les fonctionnaires ne s’acquittent pas d’une « cotisation » dirigée vers des caisses de retraite, générale et complémentaires, mais d’une « retenue pour pension » (7,85%) que garde leur employeur, l’Etat.

 

Ce que l’on peut comparer, c’est les salaires nets des fonctionnaires et ceux du privé. A qualification égale, ils sont, là aussi, plus ou moins équivalents, souvent inférieurs dans le public. Les uns comme les autres sont beaucoup trop bas. Une hausse des salaires du privé comme du public, voilà qui serait un bon moyen de mieux financer les retraites.

 

Augmenter de 3% la retenue pour pension des fonctionnaires, ce ne serait rien d’autre que de baisser leur traitement de 3%, de leur faire payer la crise, à l’image de ce que les gouvernements espagnol ou grec entreprennent. Ce serait profondément injuste.

 

Le gouvernement a aussi une autre idée derrière la tête.

Le code des pensions civiles et militaires est l’un des remparts contre son projet de casse du statut de la fonction publique.

Transformer la « retenue sur pension » en « cotisation », au même taux que le privé, c’est ouvrir la voie à la création d’une nouvelle caisse assimilable à celle du privé (CNAV complétée par les caisses complémentaires du privé).

Les conditions seraient alors rassemblées pour balayer le code des pensions et en finir avec le statut. Toute la conception de la fonction publique dans notre pays basée sur les valeurs d’égalité, d’impartialité, d’intérêt général est menacée. Des principes et de droits sociaux qui servent de référence pour tout le salariat disparaîtraient.

 

Mesurons la gravité de l’attaque ! Rien n’est négociable !

 

Salariés du privé, du public : même combat pour nos intérêts d’ensemble !

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19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 00:26

 

Le gouvernement vient de rendre public l’avant-projet de loi sur la réforme des retraites à l’issue d’une pseudo-concertation. C’est une réforme brutale pour un recul social sans précédent.

 

 • En repoussant l’âge de départ à la retraite à 62 ans et l’âge de la retraite à taux plein à 67 ans (au lieu des 60 et 65 ans actuels), et en confirmant l’allongement de la durée de cotisation à 41,5 ans, les conditions d’acquisition des droits à la retraite en France seraient les plus drastiques en Europe.

• La quasi-totalité des salariés du public et du privé sont concernés.

• L’âge de départ en retraite serait repoussé à partir du 1er juillet 2011 sur un rythme accéléré pour atteindre 62 ans pour les salariés qui peuvent prétendre aujourd’hui à partir en retraite en 2016.

• Le droit à la retraite à taux plein serait porté à 67 ans. Les femmes dont 30 % sont déjà contraintes aujourd’hui de partir à 65 ans en seront les principales victimes.

• Les différentes mesures d’âge vont toucher plus particulièrement les jeunes. Ainsi, d’ici 2016, c’est plus d’un million d’emplois qui ne leur seront pas ouverts parce que leurs parents devront travailler plus longtemps.

• Le traitement des salariés exerçant des métiers pénibles relève de la provocation. Il n’y aurait aucun métier pénible ! Seul serait apprécié le degré d’usure du salarié qui, le cas échéant, lui permettrait de continuer de partir à 60 ans. On est loin du droit au départ anticipé avant 60 ans pour une retraite en bonne santé, alors que la CGT estime à 15 % les salariés en emploi pénible.

• Pour les fonctionnaires, la cotisation retraite augmentera de 2,7 %. Le dispositif de départ anticipé pour les femmes ayant eu 3 enfants disparaîtrait. Au nom de l’équité, c’est l’alignement des droits par le bas.

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• Le gouvernement confirme que les mesures s’appliqueront aux salariés des régimes spéciaux. Il cherche surtout à éviter un front uni de tous les salariés en différant la mise en œuvre en 2017.

Ainsi l’ensemble des dispositions affectant les droits en matière de retraite représenterait une ponction de 22,6 milliards d’euros en 2018, 25,1 milliards d’euros en 2020.

 

Parallèlement, les propositions concernant la mise à contribution des hauts revenus, des revenus du capital, des entreprises ne font qu’égratigner les dispositions en leur faveur. Leur seule vocation est de créer l’illusion que la réforme est juste. Les recettes attendues sur ce plan sont estimées à 4,4 milliards d’euros en 2020, soit 5 fois moins que les sacrifices imposés aux salariés.

 

Le projet de loi est très largement marqué  de l’empreinte du MEDEF qui réclamait le report de l’âge légal de la retraite. Les entreprises obtiendraient de plus de nouvelles aides financières pour l’emploi des plus de 55 ans. La brutalité des mesures gouvernementales vise à répondre à la pression conjuguée des marchés financiers et des agences de notation qui exigent une réduction des budgets publics et sociaux dans tous les pays européens.

Non content d’affaiblir encore davantage le système de retraite par répartition, en accentuant les conséquences des réformes antérieures qui amputent déjà le niveau des retraites, le gouvernement n’apporte aucune réponse nouvelle aux défis du chômage, des bas salaires et de la précarité. C’est pourtant dans la réponse à ces problèmes que réside l’essentiel des solutions garantissant la pérennité des retraites.

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16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 00:00

 

Après avoir décidé la fermeture du centre de santé  Saint-Victor le 25 mai, l’UTMIF (Union Territoriale de la Mutualité Ile de France) a dû faire marche arrière en urgence le mercredi 9 juin. Le maintien de l’offre de soin de secteur 1 (sans dépassement d’honoraires) dans le 5e arrondissement est donc assuré.

 

La fermeture brutale du site de la Mutualité, prévue initialement pour le 1er juillet, a été stoppée. Il n’aura fallu pas moins d’un an et demi de mobilisation de la part des usagers et des habitants du quartier pour inverser le processus de liquidation de centres de santé effectuant plus de 200 000 actes médicaux par an et qui compte parmi les plus importants d’Île-de-France.

 

L’attitude arrogante et prédatrice de GL Events, multinationale spécialisée dans l’ « événementiel », qui vient récemment de reprendre la gestion du Palais Brognard – l’ancienne Bourse – et qui s’est installée depuis un an dans la maison de la Mutualité, a baissé d’un cran. Cette entreprise n’affichait que du dédain pour une mobilisation qui visait à maintenir l’offre de soins de proximité sur un site qu’elle cherche à transformer en palais des congrès de luxe. Elle n’a d’ailleurs pas hésité à faire appel aux forces de l’ordre pour chasser les militants qui souhaitaient informer les patients des dangers pesant sur l’avenir des centres de santé.

 

De son côté, la Mairie de Paris est restée sourde jusqu’au dernier moment aux avertissements et aux appels à l’action, lancés notamment par les militants et les élus du Parti Communiste Français. Nous avons en effet dénoncé depuis des mois, avec le soutien de la population, la logique spéculative à l’œuvre derrière la transformation de la Mutualité : celle-ci ne pouvait conduire qu’à la liquidation totale de l’offre de soin solidaire au centre de Paris, trop peu rentable pour des Mutuelles converties depuis plusieurs années à une gestion assurantielle tournant le dos aux « valeurs mutualistes » pourtant mises en avant dans leurs publicités. Seule la municipalité pouvait agir concrètement dans l’intérêt des Parisiens.

 

Pressé  par la mobilisation populaire, le Conseil de Paris des 7 et 8 juin a adopté un vœu en ce sens qui affirme que le « Maire de Paris interpelle […] l’ensemble des responsables de la Mutualité, comme ceux de la société GL Events, pour qu’ils précisent officiellement leur projet sur le devenir du centre de santé Saint Victor-Mutualité » et qui demande « le maintien des activités médicales du centre Saint Victor-Mutualité notamment de radiologie et d’imagerie par scanner avec une offre de soins en secteur 1 ». Lâchée par la mairie, dans ses projets de fermeture du centre, l’UTMIF doit revenir sur sa décision initiale dès le lendemain.

 

Nous ne pouvons que nous féliciter du choix de la Mairie de Paris de prendre enfin ses responsabilités dans le domaine de la politique de la santé  dans la capitale. Un engagement plus précoce aurait pu éviter une première réduction de l’offre de soin et du personnel sur le site de Saint-Victor et de la Mutualité au début de l’année 2010. La transformation de la Maison de la Mutualité en palais des congrès de luxe, se substituant à l’ancien lieu de rassemblement historique des organisations progressistes, n’est, quant à elle, toujours pas écartée.

 
 
 
 
 
 

Prenons appui sur cette première victoire pour exiger la pérennité  et l’extension d’une offre de soin solidaire et de qualité à Paris ainsi que le maintien des activités de la Maison de la Mutualité en continuant à nous mobiliser pour :

- l’annulation du permis de construire attribué par la Mairie de Paris à GL Events en avril

- le retrait du plan de restructuration de l’AP-HP

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 01:00

 

anc sacp cosatu

Le Parti Communiste d'Afrique du Sud (SACP) est un parti qui a une grande histoire forgée dans la lutte contre l'apartheid, et dans laquelle il a tissé des liens de sang avec ses organisations frères: l'ANC de Mandela et le syndicat de la COSATU. Avec ses trois organisations, ils forment l'alliance tri-partite qui gère l'Afrique du Sud depuis 1994, et le retour de la démocratie.

Parti de plus de 20 000 militants à l'aube de l'an 2000, le Parti Communiste a su devenir un parti de masse, avec ses 96 000 militants – avec une jeunesse et un dynamisme notable chez ses adhérants – non en reniant ses fondamentaux marxistes-léninistes mais bien en affirmant sa nature de parti de classe. Sa force repose avant tout sur son implantation dans les quartiers et sur les lieux de travail, sur son lien organique avec le syndicat de classe COSATU et enfin sur la justesse de sa position vis-à-vis de l'évolution de la Révolution national-démocratique.

Pilier de l'alliance tri-partite, défenseur acharné des conquêtes de la lutte contre l'apartheid, le Parti communiste n'en reste pas moins très critique envers l'évolution « bourgeoise » et « capitaliste » de la Révolution national-démocratique. Et c'est ici moins un instantané que la mise en perspective historique du Parti Communiste qui nous permet de mieux comprendre les racines de cette révolution inachevée.



Tout au long du mois d'avril, avec nos alliés, le SACP a mené une campagne pour intensifier la lutte contre la corruption. Nous avons entamé 34 jours de lutte intensive le 29 mars, lors d'un séminaire plus que réussi sur la corruption à Braamfontein. Durant ce mois d'avril, et en l'honneur de notre martyr, le camarade Chris Hani, nous avons porté la campagne dans les quartiers et les lieux de travail. Le 30 avril, il y eut un défilé massif mené par le SACP à Durban contre la corruption avec à sa tête notre secrétaire-général, le camarade Blade Nzimande, et le secrétaire-général de la COSATU, le camarade Zwelinzima Vavi



Et le jour suivant, le 1er mai 2010, en tant qu'intervenants du SACP, avec nos camarades de la COSATU et de l'ANC, nous avons profité de l'occasion des commémorations du 1er mai dans tout le pays pour conclure cette première phase de ce qui doit être désormais une lutte intensive et de tous les moments contre le fléau de la corruption.



Mais pourquoi le SACP a-t-il choisi le thème de l'intensification de la lutte contre la corruption? Et n'y a-t-il pas d'autres questions importantes concernant la classe ouvrière d'Afrique du Sud en ce moment? Oui, nous avons de nombreux défis à affronter, mais si nous ne remportons pas une victoire contre ce fléau que constitue la corruption, nous perdrons sur toute la ligne.



La lutte contre la corruption est une lutte morale, mais elle n'est pas juste une lutte morale. Elle fait partie intégrante de la lutte de la classe ouvrière et des forces populaires contre ceux qui compromettent, affaiblissent, sapent et littéralement bradent notre Révolution national-démocratique.



Pour comprendre pourquoi nous disons cela, il est important de revenir un peu en arrière et de penser à la réalité actuelle de l'Afrique du Sud





16 années de démocratie et notre peuple vit encore dans la pauvreté





Mardi de la semaine dernière, nous avons fêté le 16ème anniversaire de la démocratie en Afrique du sud. Durant ces 16 années, ensemble, nous avons accompli de grandes choses. Et pourtant les travailleurs et pauvres d'Afrique du sud continuent à endurer des salaires de misère, le chômage, le manque de terres, des services de santé de piètre qualité et plus généralement de piètres opportunités en terme d'éducation et de formation.



Durant les 16 dernières années, nous avons réalisé de grandes choses, mais:



  • lorsque nous avons commencé en 1994, le taux de chômage (dans sa définition la plus étroite) avait atteint le niveau critique de 24%. Au milieu de l'année 2008, juste avant que la crise capitaliste mondiale frappe l'Afrique du sud, et après 15 ans de croissance économique, quel était le taux de chômage (toujours défini de manière étroite)? Il était plus ou moins EXACTEMENT au même niveau que celui de notre point de départ – 24%!! (Depuis la récession, et la perte de près d'1 million d'emplois l'année dernière, la crise du chômage a encore empiré)



  • lorsque nous avons commencé en 1994, après des siècles d'oppression raciale, nous étions l'une des sociétés les plus inégalitaires au monde. Et maintenant, après 16 années de « services rendus » à notre peuple, où en sommes-nous? De manière choquante, les inégalités de revenus (mesurés par le coefficient dit GINI) nous enseignent que nous sommes restés une société plus inégalitaire que jamais. Nous sommes parmi les pires pays dans le monde. Et cette inégalité reste fortement racialisée.

 

  • Lorsque nous avons commencé en 1994, dans notre Programme de Développement et de Reconstruction (RDP), nous avions estimé que la pénurie de logements était de 3 millions. De manière incroyable, au cours des 16 dernières années, nous avons en réalité construit plus de 3 millions de maisons à coût modéré. Alors, quelle est l'état de la pénurie des logements désormais? Selon le Ministère du logement, la pénurie de logement se situe désormais quelque part entre 2 et 3 millions de logements!!

 

 

Pourquoi avons-nous l'air de tourner en rond? Pourquoi, quand vous avez fait tant de choses au cours des 16 dernières années, avons-nous l'impression de revenir à notre point de départ?



La DA [droite nostalgique de l'apartheid] et les autres partis d'opposition nous disent que nous ne pouvons continuer à accuser l'apartheid. Et, en quelque sorte, le SACP est d'accord avec eux (mais seulement pour être en désaccord total avec eux, bien sûr, en fin de compte). Oui, il est vrai que nous ne pouvons pas continuer à accuser l'apartheid... c'est le CAPITALISME qu'il faut accuser.



Après tout, nous avons démantelé le système d'apartheid, nous avons aboli les lois d'apartheid et la constitution d'apartheid. Mais sous l'apartheid, il y a toujours eu un système qui le soutenait et le façonnait... et ce système était un système capitaliste.



Et avant l'apartheid, pendant la période du ségrégationnisme sous Jan Smuts, il y avait un système qui continuait à fonctionner, façonnant les destinées de notre pays et de son peuple... et ce système était un système capitaliste.



Mais avant le ségrégationnisme, pendant la période de la conquête coloniale et de la dépossession, il y avait un système qui a envoyé des armées sur nos côtes, qui a mis en place des lignes de chemins de fer et construit des ports coloniaux, qui ont contraint des millions de paysans à devenir des travailleurs migrants. Il y avait un système qui était à l'origine de la formation de l'Afrique du sud elle-même, si on remonte à 1910, il y a exactement 100 ans... et ce système était un système capitaliste.



Nous avons aboli l'apartheid, Smuts est venu et est reparti, l'ère de la conquête impériale et de la colonisation de notre pays est du passé... mais ce qui continue à exister, c'est ce même système d'oppression qu'est le capitalisme.



Et ici, nous ne sommes pas en train de parler du capitalisme en général, mais la version particulièrement virulente de capitalisme semi-colonial qui a été imposé à l'Afrique du sud au cours des cent dernières années. C'est une version du capitalisme qui persiste à ce jour.



Si l'on veut comprendre pourquoi, après 16 années de démocratie et un grand nombre de « services rendus » à notre peuple, nous continuons encore à tourner en rond – alors, il est absolument essentiel de comprendre la nature du modèle de croissance capitaliste Sud-Africain. Nous devons le comprendre, afin collectivement de le déraciner et de le détruire, et de mettre notre pays sur les rails d'un nouveau modèle de développement.



Le modèle de croissance capitaliste semi-colonial de l'Afrique du sud



Afin de comprendre les traits principaux du modèle de croissance capitaliste qui est en place depuis 100 ans, il est nécessaire tout d'abord de se rappeler comment le capitalisme est arrivé en Afrique du sud. Il n'a pas émergé de manière organique. Il a été imposé, tout neuf, tout juste sorti de la boîte, importé du plus avancé des pays capitalistes, fin 19ème siècle. C'est la révolution minière de la fin 19ème siècle importée qui a marqué les débuts de la révolution capitaliste Sud-africaine.



Depuis, notre économie a été dominée par ces réalités qui ont façonné notre société:



  • Encore aujourd'hui, l'Afrique du sud est trop dépendante de l'EXPORTATION de biens bruts, primaire, comme les minerais.



  • Encore aujourd'hui, l'Afrique du sud est trop dépendante de l'IMPORTATION de biens manufacturés, machines-outils, technologies et biens de luxe.



  • Encore aujourd'hui, il y a un niveau élevé de concentration monopoliste dans notre économie – les nombreux scandales autour des ententes sur le prix du pain ou de l'acier, par exemple, dévoilés par la Commission sur la concurrence, en sont une indication.



  • Liés à tout ce qui était dit au-dessus, nos petites et moyennes industries sont très faiblement développées et notre secteur manufacturier est faible (et il est devenu encore plus faible au cours des dix dernières années, puisque de nombreuses régions de notre pays ont été dés-industrialisées). Pourtant, ce sont les branches qui sont généralement les plus intensives en main d'œuvre.

     

  • Encore aujourd'hui, comme au tout début du capitalisme en Afrique du sud, nous avons un marché du travail fortement dualisé. D'un côté, une mince strate d'artisans qualifiés et de techniciens – autrefois presque exclusivement blancs. Et, d'un autre côté, une masse de travailleurs non-qualifiés et semi-qualifiés. A l'origine, la majorité de ces travailleurs étaient des travailleurs migrants rattachés aux mines. Mais avec le développement du capitalisme, a émergé une classe ouvrière noire plus installée, urbanisée – mais cela n'a rien changé à la nature fortement dualisée du marché du travail.



  • Nous continuons à avoir une classe ouvrière divisée parce que notre système d'éducation et de formation reproduit encore une mince minorité de personnes qualifiées, et une masse de personnes sous-qualifiées et souvent inemployables.



  • Nous avons une classe ouvrière divisée parce que la masse des travailleurs et des pauvres continue à être marginalisée dans les townships-dortoirs sombres et loins du centre. Même nos trois millions de maisons du plan RDP ont reproduit cette répartition spatiale héritée de l'apartheid – les quartiers communautaires existent en fait, si ce n'est en droit. Désormais ils sont reproduits par le marché immobilier capitaliste.



Mis ensemble, ces éléments essentiels du modèle de croissance capitaliste de l'Afrique du sud nous emmènent au cœur de la réponse à cette question: pourquoi, en 16 ans de démocratie, avons-nous l'impression de tourner en rond?



Nous devons mettre l'Afrique du sud sur modèle de croissance différent. C'est exactement ce que le Président Zuma a déclaré lors de son Discours sur l'Etat de la nation au Parlement l'an dernier. C'est exactement ce que le camarade Pravin Gordhan a déclaré lors de son discours sur le budget cette année. C'est exactement ce que le gouvernement avait en tête quand il a rendu public son nouveau Plan d'action de politique industrielle (IPAP) cette année. L'IPAP est un facteur clé dans la transformation de notre modèle de croissance actuel, capitaliste semi-colonial. La même analyse s'applique à toutes nos autres priorités stratégiques – créations d'emplois, développement rural, la couverture sociale y compris la NHI (Assurance nationale de santé), l'éducation et la formation, la rupture avec le moule des townships-dortoirs et la constitution de quartiers avec mixité sociale, la lutte contre le crime et la corruption – ce ne sont pas des défis déconnectés les uns des autres – ils sont tous liés et forment un tout pour mettre notre société sur les rails d'un modèle de développement différent.



Mais pourquoi n'avons-nous pas commencé à nous occuper de cela plus tôt?





Le facteur subjectif – le projet de classe 1996

 

 

Jusque là, nous avons regardé la réalité OBJECTIVE à laquelle nous sommes confrontés – ce système capitaliste semi-colonial qui continue à reproduire la pauvreté, le chômage et l'inégalité. Mais pour expliquer pourquoi nous n'avons pas sérieusement transformé cette réalité objective, il est aussi important de nous examiner nous-mêmes, la réalité SUBJECTIVE – en d'autres termes, nous devons regarder à ce qui se passe au sein de notre propre mouvement – l'alliance menée par l'ANC.



Au cours des dix dernières années, après une lutte longue et difficile, idéologique et organisationnelle, au sein de notre mouvement, le SACP, avec un large éventail des forces de l'Alliance, a réussi à vaincre, à tous les niveaux, la domination dans l'ANC et le gouvernement d'un courant droitier, réformiste – ce que nous avons appelé « le projet de classe 1996 ».



Dans les médias, et parmi nos opposants, notre lutte contre cette tendance a souvent été dépeinte comme une bataille étroitement sectaire entre personnalités et factions, uniquement pour prendre le contrôle de l'ANC. Il est important de nous rappeler que ce n'était JAMAIS ce que NOTRE lutte contre le « projet de classe 1996 » a été.



Nous avons dit que c'était une lutte contre le RÉFORMISME, et ce pour une raison très précise. Dès le milieu des années 1990, l'ANC a commencé à être dominée par une tendance qui ne pouvait pas et ne voulait pas reconnaître que faire progresser et défendre la Révolution national-démocratique après 1994 nécessitait une lutte intensifiée pour transformer radicalement (et ne pas seulement réformer) les traits semi-coloniaux du modèle de croissance capitaliste Sud-africain vieux d'un siècle.



En revanche, ils ont cru que la croissance tirée par le marché (cad, en pratique, la perpétuation du même modèle de croissance semi-colonial), mais désormais sous la co-direction d'une nouvelle classe politique et capitaliste noire, était l'objectif stratégique principale de la Révolution national-démocratique post-1994. « Allez-y, faites-vous du fric! », ont-ils dit aux cadres de l'ANC



Mais ce « projet de classe 1996 » avait toute une série de contradictions internes. Une de ces contradictions était la tension entre:



  • les exigences de restaurer le processus d'accumulation capitaliste, et de retrouver le modèle de croissance traditionnel après une décennie de crise aggravée dans les dernières années de l'apartheid, d'une part et;



  • le processus d'accumulation primitive qui avait besoin d'une nouvelle strate de capitalistes noirs (« capitalistes sans capital »), d'autre part.



Le premier objectif exigeait que la nouvelle classe politique utilise le pouvoir d'Etat pour créer un environnement favorable aux investisseurs, pour créer des conditions favorables aux grands groupes Sud-Africains pour qu'ils puissent s'étendre régionalement et internationalement, qu'ils adoptent une ligne dure sur le déficit budgétaire (cad, de réduire le « fardeau » fiscal pour la bourgeoisie), et de s'atteler au problème des goulots d'étranglement qui se sont constitués durant les 15 derniers années du régime d'apartheid. Cela nécessitait aussi la stabilisation de « l'État de droit » bourgeois, la garantie des droits de propriété, et une gestion politique « raisonnable » de l'État (cad, « raisonnable » comme l'estiment les agences de notation internationale et les entreprises trans-nationales d'audit).



Le second processus a été confronté au dilemme suivant: comment une strate de capitalistes en herbe allaient acquérir le capital. Deux stratégies liées entre elles ont été utilisées pour encourager la création d'un capital BEE [Black economic empowerment – législation post-apatheid encourageant l'accès à des postes de direction ainsi que la détention d'actions, d'entreprises et plus largement de capital par la bourgeoisie noire]



  • Utilisant la législation ainsi que d'autres moyens, on a imposé à la bourgeoisie en place de laisser une partie du gâteau aux entrepreneurs BEE. Dans le fond, cela a été un mariage d'intérêt entre éléments de la nouvelle caste politique d'Etat et le capital en place. En échange de la dot que constituent des politiques d'Etat « favorables au marché », le capital en place a accepté à contre-coeur de céder un pourcentage des titres de propriété à la nouvelle élite. Nous savons, bien sûr, que ce type de promotion étroite BEE a été pleine de faiblesses. Les objectifs ne sont que rarement respectés. Tous les capitalistes sans capital assoiffés ne peuvent être hébergés dans les Conseils d'administration. Les capitalistes BEE se sont souvent vu accorder des activités marginales (comme la plupart des mines BEE – cf le récent scandale Aurore). Bon nombre des capitaux BEE sont aussi des capitaux fortement endettés. Ce sont souvent des actions cédées sous forme de prêt à rembourser dans une période de 5 ans, par exemple, et sujettes aux fluctuations de la Bourse. Le capital BEE est, donc, aussi typiquement un capital non-productif – mais plutôt un capital retiré de la circulation productive – et par conséquent un investissement sans création d'emplois. En outre, cette couche capitaliste BEE souvent ne joue pas, et ne peut pas jouer, le rôle plein et entier d'une classe capitaliste. Son rôle de propriétaire est souvent nominal (il sert de façade à d'autres), et son rôle actif managérial dans l'investissement et la redistribution de capital est limité. Ce sont les raisons pour lesquelles nous les avons qualifié comme étant une classe aux tendances « compradores », cad qu'elles agissent souvent comme un intermédiaire, représentant les intérêts du grand capital (national et international) dans les marchés locaux, en particulier les appels d'offre.



  • L'utilisation des chartes et de la législation BEE pour récupérer du capital de la bourgeoisie en place, pour promouvoir une nouvelle couche de capitalistes noirs a été UNE source du capital BEE. Le second moyen principal a été le pillage éhonté des ressources publiques. Comme tous les capitalistes émergents avant eux – des propriétaires terriens de l'Angleterre du 17ème siècle qui ont clôturé les Communaux, aux randlords d'Afrique du Sud de la fin 19ème et début 20 ème – nos capitalistes noirs émergents se sont souvent montrés peu préoccupés par les subtilités du droit, ou le respect de la propriété et des ressources publiques. Au cours des 15 dernières années, il y a eu un pillage massif de ressources publiques, en utilisant notamment les procédures d'appels d'offres publics soit à grande échelle (comme pour les commandes d'armement) ou à l'échelle micro, au niveau des gouvernements locaux. Les accords de privatisation, le tender-preunariat [de tender-preneur – jeu de mot entre tender (marché public) et entrepreneur – néologisme du SACP désignant les capitalistes sud-africains qui se sont enrichis grâce aux marchés publics frauduleux], les renvois d'ascenseur, les bonus de « performance » gonflés dans les entreprises para-publiques, ont été tout un tas de mécanismes de cette forme d'accumulation primitive. Certains d'entre eux étaient protégés par la « loi », la plupart ont été de la corruption pure et simple.



Il est facile de voir comment, tôt out tard, le projet de classe 1996 se heurterait à toute une série de contradictions internes, en particulier entre les exigences de mise en place d'un État de droit bourgeois qui obtiendrait l'approbation d'Ernest and Young et des autres, d'une part, et le mépris de la loi implicite inhérent à tout processus d'accumulation primitive vivant de manière parasitaire sur les ressources publiques et étatiques, d'autre part.



Depuis environ 2005, les contradictions entre les intérêts de ceux qui étaient désormais fermement établis comme capitalistes (et qui étaient bien heureux que l'on ferme les yeux sur leurs propres pillages antérieurs) et ceux qui sentaient qu'ils ne l'étaient pas encore suffisamment ont commencé à se manifester au sein de l'ANC et du gouvernement. Les figures associées au projet de classe 1996 ont été incapables dee maintenir l'équilibre entre ces forces contradictoires qu'ils avaient eux-mêmes déchainés. Cela a contribué à leur défaite à la conférence nationale de l'ANC, à Polokwane en 2007



Comme nous l'avons dit auparavant, les forces derrière cette défaite n'étaient pas, elles, unies. D'une part, le SACP, la COSATU et tant d'autres au sein de l'ANC ont avancé une critique DE PRINCIPE des POLITIQUES réformistes du projet de classe 1996. D'autre part, il y avait ceux dont l'opposition au cercle autour de l'ancien président Mbeki ne reposait pas sur des questions politiques, mais sur de petites rivalités personnelles, des ambitions affairistes frustrées, et un sens particulier de l'injustice, l'idée que l'État de droit n'était valable que pour les autres, et pas pour eux.



La nouvelle tendance



Les tensions et défis actuels au sein de l'ANC se trouvent fondamentalement entre:



  • ceux pour qui Polokwane visait à faire de la place pour leurs propres appétits, pour faire leur place dans le processus d'accumulation primitive, trouver une « gamelle »; et



  • chacun d'entre nous, ceux pour qui l'élimination du groupe Mbeki visait à créer les conditions pour changer de politique, pour se concentrer sur la tâche principale qui est placer notre pays sur les rails d'une voie de développement différent, pour se concentrer sur nos priorités stratégiques majeures – création d'emplois, couverture santé, éducation, développement rural et lutte contre le crime et la corruption.



Et c'est pourquoi, pour ce premier mai 2010, en tant que SACP, nous disons que le principal défi OBJECTIF de notre lutte national-démocratique en 2010 est d'avancer dans la voie d'un nouveau modèle de développement pour notre pays.



Mais si nous voulons nous élever jusqu'à ce défi objectif, alors nous devons, dans le même temps traiter le défi SUBJECTIF majeur – vaincre le fléau de la corruption dans notre société en général, y compris dans le secteur privé, bien sûr, mais, en particulier, dans nos rangs, dans notre propre mouvement, et au sein du gouvernement



Il y a quarante ans, le jeune Chris Hani avaient courageusement rédigé, et apposé sa signature, un mémorandum adressé à la direction de l'ANC en exil. Dans ce mémorandum, Hani et ses co-signataires ont cherché à analyser pourquoi la lutte armée connaissait un reflux. Le mémorandum identifiait le factionnalisme, le favoritisme, la perte du zèle et de la moralité révolutionnaire et l'impact corrosif de la corruption dans nos rangs. Certains membres de la direction ont arrêté à l'époque Hani pour « mutinerie ». Cependant, d'autres dirigeants de l'ANC ont reconnu la sagesse et les intentions constructives du camarade Chris Hani et de ses compagnons et ils l'ont relâché. Le mémorandum a joué un rôle direct dans la fameuse conférence de l'ANC de Morogoro de 1969, et cela, en retour, a mené à la revitalisation de notre mouvement et à une reprise importante dans la lutte populaire révolutionnaire dans notre pays, au cours de la décennie suivante.



En 2010, honorons la mémoire révolutionnaire du camarade Chris Hani. Dans les boutiques, dans les organismes para-étatiques, dans le privé comme dans le public, dans nos quartier et nos organisations, engageons-nous tous solennellement à nous tenir debout et à éradiquer toutes les formes d'abus et de corruption



Ensemble, restons vigilants!



Tivusa Tingwenya!



Que les tender-preneurs, les fraudeurs, les rentier, ceux qui s'engraissent en volant le peuple, que tous ceux-là tremblent!



A LUTA CONTINUA! VIVE L'ESPRIT COMBATTANT DE CHRIS HANI!!

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 13:26

 

 

Le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), présidé par le président PS de la Région, Jean-Paul Huchon, a décidé le 3 juin 2010 d’une augmentation considérable des tarifs des transports en commun. En moyenne, l’augmentation serait de 3,9%. Pour les titulaires d’abonnement 2 zones, comprenant la grande majorité des usagers Parisiens, le coût supplémentaire (le coup !) s’élève à 6,7% avec un passage du Pass Navigo à 60,40 euros par mois. La hausse représente 50 euros par an et par personne pour les titulaires des forfaits 2, 3 et 4 zones. C’est énorme et inacceptable.

 

Deux mois à peine après les élections régionales, cette augmentation est une vraie douche froide pour les Franciliens.

Qui pendant une campagne électorale, où tous les sujets de fond ont été esquivés, a évoqué les tarifs des transports ?

Le candidat président sortant Huchon a été très évasif. La droite, sachant qu’elle n’avait aucune chance d’être élue, a multiplié les déclarations démagogiques faisant fi du désengagement de son gouvernement dans les financements. M. Besancenot a fait campagne prioritairement sur la gratuité avant de se désister sur M. Huchon. Les Verts et le Front de gauche ont milité pour un tarif unique des abonnements en Ile-de-France. Entre les deux tours, M.Huchon a, de façon très imprécise, repris cette proposition mais comme un objectif d’ici plusieurs années.

Nous avons là été de ceux qui ont dénoncé l’entourloupe. L’accord entre le PS et les Verts envisage bien un tarif unique mais sans fixer le montant, laissant la possibilité qu’il soit aligné sur les plus chers.

 

Et en effet, au prétexte du tarif unique, Huchon et le STIF augmentent aujourd’hui considérablement tous les tarifs intermédiaires suivant une logique de rattrapage aux dépens de la grande majorité des usagers.

 

Au STIF, l’élue PCF membre du Conseil d’administration s’est élevée contre les augmentations. Au contraire, le vice-président Verts aux transports du Conseil régional les a justifiées au nom de la compensation de la baisse du versement transport patronal. Quelle cohérence pour ces ennemis prétendus de l’automobile !

 

Notre position est claire. Ce n’est pas aux usagers Franciliens, notamment parisiens de payer. Non au rançonnement ! Un grand nombre de ménages parisiens ne pourra pas supporter 50 euros de plus par membre pour le bus et le métro, 100 pour le gaz, 100 peut-être pour l’électricité etc.

L’argent, il faut le prendre là où il est.

L’Etat doit prendre toute sa responsabilité dans les investissements lourds.

La course à la privatisation de la RATP et la SNCF qui détourne des marges de profit doit cesser et la Région et le STIF doivent cesser de l’encourager. Ce n’est pas, par exemple, aux usagers de payer pour les « rénovations » des stations de métro qui les privent des guichets !

Toutes les forces doivent être mobilisées pour obtenir une augmentation du versement transport acquitté par les employeurs, premiers bénéficiaires de nos réseaux de transports en commun.

 

La bataille contre l’augmentation des tarifs publics, SNCF, RATP, EDF, GDG, Poste… doit devenir une bataille nationale.

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