Par Catherine Mills, économiste.

Le pouvoir veut porter la durée de cotisation à 41 ans d’ici 2012. Il veut aussi durcir le dispositif « longue carrière » applicable à ceux qui ont commencé à travailler avant 16 ans. S’il prétend garantir un montant de pension à 85% du SMIC, ceci ne vaut que pour les carrières complètes. En outre, avec les mesures Balladur-Fillon le pouvoir d’achat relatif des pensions se dégrade de plus d’1% par an. Le gouvernement prétend augmenter le minimum vieillesse et les pensions de réversion, mais ne dit rien des 4 millions de retraités au minimum contributif de la CNAV, dont une forte majorité de femmes. Il supprime la dispense de recherche d’emploi des chômeurs à partir de 57 ans dont la situation va empirer en attendant la retraite. La question de la pénibilité du travail est absente du rendez-vous de 2008, alors que les négociations sont bloquées par le Medef. On prétend favoriser l’emploi des seniors, mais on incite au cumul emploi-retraite, (retraites réduites et travail mal rémunéré…), faisant disparaître la notion même d’âge de la retraite. Pour vaincre les réticences des syndicats sur les 41 ans de cotisations, on renvoie aux accords de branche ou d’entreprise plus défavorables aux mobilisations
Les politiques menées ont dégradé le financement des retraites avec un déficit actuel de 5 milliards par an malgré les purges. Le pouvoir refuse de débattre d’une réforme visant à financer les retraites solidaires et préconise le redéploiement d’éventuels excédents de l’UNEDIC.
Le PCF appelle à développer les mobilisations et au succès de la journée du 22 mai. Nous disons non à l’augmentation de la durée de cotisation et aux plans d’instauration de la capitalisation et de fonds de pensions soumettant les retraités aux aléas des marchés financiers. Il faut garantir la répartition, augmenter les basses retraites, assurer le rattrapage du pouvoir d’achat des retraites, organiser la possibilité d’une retraite anticipée en fonction de la pénibilité.
L’emploi est au cœur du financement des retraites, ce qui exige le relèvement du taux d’activité des femmes, des jeunes, des seniors. Sécuriser et développer l’emploi, les salaires et la formation contribuerait au financement des retraites.
Pour garantir la répartition et la retraite à 60 ans avec de bonnes pensions, de nouveaux financements sont incontournables. En premier lieu, appliquer aux revenus financiers des entreprises et des institutions financières le même taux de cotisation qu’aux salaires apporterait plus de 20 milliards d’euros/an, alors que ces revenus ne sont pas soumis à cotisations. Au-delà, une réforme des cotisations patronales viserait à accroître les rentrées de cotisations : les entreprises développant l’emploi et les salaires auraient un taux de cotisation relativement abaissé, mais l’accroissement des emplois et des salaires se traduirait par de nouvelles rentrées de cotisations. Les entreprises génératrices de licenciements, d’emplois précaires, de bas salaires, et fuyant dans les placements financiers, seraient assujetties à des taux de cotisation plus lourds.
De nouveaux droits et pouvoirs sont à conquérir pour les salariés, pour les retraités et tous les citoyens, pour permettre leur intervention sur l’utilisation et la mobilisation de l’argent. Un nouveau crédit, des fonds régionaux, une redéfinition des missions de la Banque centrale européenne …viseraient le développement de l’emploi et de la formation, de la protection sociale, un nouveau type de croissance centré sur le développement humain et le développement durable.
JEUDI 22 MAI
TOUS ENSEMBLE, DANS LA RUE, POUR NOS RETRAITES !
Journée unitaire et interprofessionnelle pour la défense des retraites solidaires
RDV 14h30 Place de la Bastille