Voici le mandat adopté par les communistes du 5e à l'issue de leur assemblée extraordinaire, en vue de l'Assemblée Nationale extraordinaire des 8 et 9 décembre.
La section du 5e arrondissement ne veut pas voir disparaître le PCF. Nous sommes attachés à la forme parti et au projet communiste, même si nous pensons que l’un comme l’autre doivent être améliorés. Dans cette perspective, nous pensons qu’un changement de nom du PCF ne serait pas efficace. Nous travaillerons à préserver et à développer le PCF, et à lui donner une plus grande efficacité :
1. En articulant luttes sociales, programme du PCF et projet communiste
Il nous semble que nos propositions ne peuvent être crédibles et mobilisatrices que si elles sont articulées à un projet réellement communiste. Notre programme doit être enrichi et développé par l’ensemble des communistes dans cette perspective. Ce projet doit s’appuyer sur une analyse de l’état actuel du capitalisme caractérisé par la financiarisation de l’économie, la mondialisation et le développement de la révolution informationnelle.
Il nous semble essentiel d’articuler dans le projet communiste émancipation individuelle et émancipation collective, en particulier à travers le développement d’une culture (ensemble de valeurs et de références communes) émancipatrice pour l’individu et fondatrice du collectif.
- Mise en place d’une école de section (formation sur les fondamentaux du marxisme et les acquis théoriques nouveaux), et développement de la formation aux niveaux fédéral et national ;
- Organisation d’une assemblée générale ouverte avec l’UEC sur la situation des universités pour faire le lien entre les luttes et le projet de société.
Le projet communiste ne peut pas faire l’impasse sur l’évolution de la lutte des classes dans le monde. Dans cette perspective, le PCF doit ouvrir une discussion sur les mouvements communistes dans le monde : situation en Amérique latine, analyse critique des expériences en cours se réclamant du communisme, enjeux des orientations de la Chine.
2. En luttant contre la perte d’influence du PCF dans la société par le développement du combat idéologique
L’aspect le plus grave du déclin du PCF nous semble être sa perte d’influence dans la société. Comment amener des gens qui ne connaissent que le système capitaliste à envisager la possibilité d’une autre société ? C’est le rôle du PCF que de construire la critique théorique et pratique de la pensée dominante pour avancer ses propositions et son projet de société. Pour cela il doit assumer un discours véritablement communiste et revenir aux fondamentaux.
Affirmer notre héritage et notre projet :
- en mettant en valeur l’histoire des militants ;
- en menant des luttes propres, offensives et pas seulement défensives.
L’idéologie dominante, diffusée par les médias, nuit au projet communiste, en entretenant le fatalisme.
Actions à mener pour la critique des médias :
- Au niveau local, mise en place d’un ciné-club communiste et d’une formation à la critique des images;
- Au niveau national, nous souhaiterions le développement des actions de critique des médias.
Développer d’autres moyens d’information que les médias :
- développement de l’Humanité (vente militante) et de la presse communiste ;
- développement du porte-à-porte ;
- création de comité d’usagers pour défendre les services publics.
3. En améliorant le fonctionnement interne du parti
Notre organisation doit prendre en compte l’évolution des conditions de travail (précarité et flexibilité) qui rendent la mobilisation de plus en plus difficile.
- Reconstruction des cellules locales et d’entreprise, unités plus petites et donc plus adaptables à l’évolution des conditions de travail et des disponibilités des militants ;
- Pour aider au renforcement du parti dans les zones les plus faibles (milieu rural où les militants sont dispersés), nous pensons qu’il serait utile de mettre en place des initiatives ponctuelles impliquant des militants venus de toute la France.
Les militants sont nombreux à réclamer un fonctionnement plus démocratique du Parti. Les consultations à répétition ne constituent pas une véritable association des militants aux prises de décisions. Les échanges entre la base et la direction doivent être plus fréquents et plus transparents.
- Nous souhaiterions que les réunions des instances dirigeantes aux niveaux fédéral et national soient ouvertes aux militants qui souhaitent y assister et fassent l’objet de comptes-rendus.
Le fonctionnement démocratique du parti nous semble incompatible avec la mise en place de tendances organisées. Nous souhaitons continuer à privilégier le travail collectif et la construction de positions communes dans l’action. Nous sommes tous communistes, et ce qui nous unit est plus important que ce qui nous sépare.
Nous nous sentons insuffisamment informés de l’activité de nos élus. Les élections municipales approchent. Pour défendre l’action des élus communistes et nous mobiliser pour les faire réélire, nous aurions eu besoin d’être mieux informés et plus souvent consultés.
- Nous souhaiterions que soient organisées des réunions régulières permettant aux élus de rendre compte devant les militants de leur action et de leurs difficultés à agir.
4. En construisant un large rassemblement
Nos alliances électorales de ces dernières années ont été jugées inadaptées à l’évolution de la situation historique. Les positions du Parti socialiste nuisent aux perspectives d’union transformatrice dans la mesure où une telle union n’est possible que sur un objectif de rupture et de transformation des bases économiques de la société.
Mais sans perspective de transformation, les luttes sociales ne peuvent pas converger. C’est pourquoi nous affirmons la nécessité de construire un rassemblement large. Des alliances stratégiques sur des bases programmatiques sont donc nécessaires. Pour construire ce rassemblement, nous devons partir des luttes.
Comment contribuer à construire ce rassemblement ?
- présence dans les organisations de masses (syndicats, associations…)
- au niveau local, nous développerons l’organisation d’initiatives communes avec les associations : le MRAP, Sauvons la Recherche, Acrimed (Action Critique Medias), Collectif pour un paix juste au Proche Orient, …